lundi 17 août 2009

Univers parallèles


Plus que jamais nous assistons aujourd’hui à la juxtaposition de deux mondes : celui, mirifique, de la banque d’affaire et celui, en déperdition, de la banque de détail.
En France, ce décalage n’est pas apparu de façon flagrante dans la mesure où les principaux établissements bancaires couvrent l’ensemble des activités. Ainsi, la BNP et la Société Générale ont largement supporté l’augmentation du coût du risque grâce aux revenus de leurs pôles affaire.
Aux États-Unis les activités sont, malgré la décision prise à l’aube de la crise de casser la spécialisation des organismes bancaires, nettement séparées. Si les méga profits annoncés par les principales structures américaines ont attiré l’attention, peu de cas a été fait des organismes de taille moyenne en très grande difficulté outre-Atlantique. 77 établissements ont fermé leurs portes depuis le début de l’année et 278 pourraient être contraints d’en faire de même avant 2011.
Le fait d’avoir, d’un coté, des structures où l’unité de référence est le milliards et qui se galvanisent d’une santé retrouvée et, d’un autre, des structures où l’on parle en millions et qui ne voient pas le bout du tunnel donne de plus en plus l’impression d'être face à deux univers parallèles.
Le souci vient du fait que ces deux mondes sont aujourd’hui hermétiques et que l’économie réelle ne bénéficiera pas des fameux milliards. A titre d'exemple le titan Goldman Sachs n'acquittera cette année qu'un impôt sur les bénéfices d’un montant de 14 millions.
L’économie ne repart pas. Une remise à plat s’impose. On ne peut laisser l’argent s’éloigner durablement de l’économie au risque de voir les fantasmes d’un petit nombre mener à la perte de tous. Espérons que les sommes accumulées par les banques d’affaires seront un baroud d’honneur avant une reprise en main nécessaire.

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