mercredi 16 décembre 2009

Colony Capital et Eurazeo séparent le bon grain de l’ivraie


La scission entre les pôles « Services » et « Hôtellerie » décidée hier par le conseil d’administration du groupe Accor marque une victoire éclatante pour les fonds Colony Capital et Eurazeo qui militaient depuis longtemps pour ce projet.
L’absence de synergie entre les métiers, des business-models et des ratios trop différents pour permettre une valorisation claire du groupe semblent leurs donner raison.
Leur objectif est limpide. En rendant chacune des entités OPAbles, ils ne pourront que tirer profit d’une vente à l’horizon 2012 (fin de leur engagement dans le capital des deux entités).
La limite de la logique est atteinte lorsque l’on s’attarde sur la distribution de dividendes exceptionnellement élevés lors des derniers exercices.
Ces rémunérations avaient pour but de fidéliser les actionnaires de la compagnie en les faisant profiter de la cession des murs de la branche hôtellerie.
Désormais délesté d’une partie de ses actifs, il ne fait aucun doute qu’Accor Hospitality entame une traversé du désert très délicate qui pourrait le mener en 2012 dans les bras d’un fond d’investissement souhaitant revendre les actifs immobiliers, mettre aux enchères les marques du groupe et solder l’aventure Accor.
Colony Capital et Eurazeo, après avoir absorbé ces dernières années les dividendes exceptionnels en vidant Accor Hospitality de ses actifs, séparent donc le bon grain de l’ivraie… au détriment des salariés de la branche hôtellerie et des actionnaires qui lui resteraient fidèles.

mercredi 2 décembre 2009

Les héritiers des bâtisseurs aveuglés par l’éclat de leurs actifs


L’introduction de CFAO à un prix légèrement inférieur aux estimations initiales est loin d’être un désaveu pour François-Henri Pinault.
On peut cependant s’interroger sur l’opportunité de cette cession qui ouvre une période de vente de nombreux actifs du groupe (FNAC, Conforama, Redcats…).
Une fois ces opérations menées à bien, PPR sera une constellation de marques de luxe à l’éclat (et à la valeur ajoutée) incontestable.
Cependant ces cessions d’actifs solides à défaut d’être « sexy » pour sur investir dans un secteur « bling bling » rappellent la transformation de l’empire de Jean-Luc Lagardère suite à sa disparition.
Le luxe (PPR), les médias (Lagardère), les voitures électriques et le Wimax (Bolloré) sont des activités trop pauvres en emplois et des terreaux de développement trop peu crédibles pour assurer que ces groupes contribuent demain à l’économie française comme ils ont pu le faire dans le passé.
A l’heure où le gouvernement s’implique trop dans l’industrie hexagonale (T&D, FSI…), il serait plus que souhaitable que les enfants prodigues du capitalisme français cessent d’être attirés par les paillettes pour reprendre leurs rôles de bergers de l’économie française.