dimanche 6 septembre 2009

The winner takes all


Il est surprenant d’entendre Martine Aubry illustrer la « rénovation » du Parti Socialiste par la tenue de primaires pour designer le candidat qui représentera la Gauche aux prochaines élections présidentielles. Le souvenir d’une Ségolène Royal plébiscitée par un nombre record de militant n’est pas une raison suffisante pour laisser les dirigeants du PS oublier qu’ils avaient essuyé les plâtres en organisant pour la première fois un exercice de ce genre en France.
Les primaires de 2007 ont révélé le principal danger de ce type de désignation : celui de voir les vaincus remettre en cause de façon plus ou moins insidieuse la personne choisie.
Fort de cette expérience, il est impératif que la désignation du candidat de la Gauche respecte trois conditions :

- En premier lieu, tous les partis souhaitant prendre part à cette élection devront se fondre dans un ensemble commun [qui pourra être le PS ou un nouvel ensemble plus large] en y apportant fonds et adhérents.
- Ensuite, tous les candidats devront s’engager à ne pas se présenter contre le vainqueur de ces primaires lors du scrutin présidentiel.
- Enfin, ces primaires doivent se dérouler sur 1 tour unique.

En respectant ces 3 conditions, les candidats se trouveront dans une posture dans laquelle ils auront conscience de pouvoir tout gagner… ou tout perdre ! Il existerait en particulier – dans le cas où de nombreux petits partis de gauche prendraient part à cette consultation – un risque de voir le PS perdre le leadership de la Gauche. Il ne s’agirait là que d’une juste punition pour ne pas avoir réussit à se regrouper derrière un nombre décent de candidats.
L’avantage du « Winner takes all » est que nous n’assisterons pas, comme lors de la désignation du premier secrétaire, à un regroupement de vote de rejet menant à la prise du pouvoir par le plus petit dénominateur commun. Nous assisterons à un vote de conviction qui désignera le candidat le plus suivi par les électeurs de Gauche.
Seule cette légitimité permettra au vainqueur des primaires de se présenter en tant que challenger crédible face à Nicolas Sarkozy.

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